Ah t'étais au courant?
Hier, j'ai organisé un brunch surprise à la maison pour les 35 ans de mon amie Pup.
Un brunch pour quelqu'un qui adore les brunchs, un voyage en cadeau pour ce quelqu'un qui adore les voyages, la présence de tous les amis identifiés comme tels au dernier relevé, une abondance de relances pour rappeler aux uns et aux autres la version officielle ("Pup sait que j'organise un brunch, mais juste avec 3 amies") : tout cela aurait dû garantir une perfection organisationnelle inédite jusqu'ici.
C'était sans compter la dimension irrationnelle qui s'empare de chacun dans ce genre de contexte.
2 options :
- on n'ose rien dire de peur de dévoiler une bribe du "secret", quitte à oublier de souhaiter l'anniversaire le Jour J, à ne poser aucune question (alors qu'on est plutôt du genre à) voire à ne pas adresser la parole à la personne pendant des semaines.
- on fait tranquillement des gaffes monstrueuses (et après soit on croit qu'on est trop fortes en retournement psychologique et on se vante de s'être "super bien rattrapée" (alors qu'on a surtout mis une méga puce à l'oreille de la personne cf quelqu'un demandant à Pup "Tu fais quoi ce week end? " Pup "Je vais bruncher dimanche chez une amie " "Ah moi aussi! " (alors qu'il est de notoriété publique que la personne ne va jamais à des brunchs).
La Belette d'or de la Gaffe étant cette fois remise à une personne qui n'a pas pu assister au brunch.
- Alors, Pup, tes amis t'ont prévu quelque chose pour ton anniversaire?
- Oui, la belette m'organise un brunch chez elle avec quelques amis.
- AH T'ETAIS AU COURANT? Elle m'a proposé de venir, vraiment j'aurais adoré, mais je ne peux pas cette semaine-là, quel dommage! La réponse de Pup montre qu'elle ne savait pas que cette personne était conviée (forcément, j'avais bien précisé qui était supposé l'être).
Alors, cette jeune femme très inspirée m'a envoyé un mail pour noyer sa gaffe dans un mytho : " Je suis très étonnée, car hier Pup m'a parlé du brunch que tu organises, et m'a dit que tu allais me proposer de venir, si ce n'était déjà fait. Alors, je n'ai pas nié que tu m'avais contactée..." (donc Pup fait elle-même les invitations pour son brunch-surprise? Et tu fais partie des très intimes dont j'ai parlé ?).
Je précise, bien sûr, que je n'ai eu vent des gaffes qu'hier (c'est plus drôle une fois qu'on croit que la surprise a pleinement fonctionné).
Quelques temps forts relatifs à la party et à son organisation:
- j'ai aimé la réponse d'une invitée "Désolée je ne suis disponible pour aucune des deux options (NDLR : deux dates un mois plus tard, deux dimanches successifs d'octobre hors vacances), mais je suis sûre que ce sera une très bonne soirée (12H30, ça correspond à une soirée, chez toi?).
- j'ai aimé le "je viens/je viens pas/je viens" suivi du "je viens avec mon mari/ seule/avec mon mari" qui s'est fini en "je viens seule" (envoi d'un mail 1h avant le début du brunch). J'ai donc demandé ce qu'avait le mari en question "un rhume, tu connais les hommes", suivi d'une série d'excuses pipeaux en rafale, une histoire de match de rugby vu à la télé et je sais plus quoi (NDLR : trop d'excuses tue l'excuse, je vous ferai un cours là-dessus).
- j'ai pu constater tous les bons points cumulés par l'armée de profs présents (80 % des participants) : toutes mes consignes ont été suivies à la lettre, tout le monde était à l'heure, poli, prévenant et tout et tout. Je ne comprends pas pourquoi on supprime sans cesse des milliers de postes d'enseignants, alors qu'ils sont indispensables à la mise en oeuvre des brunchs.
- j'ai découvert le système du je viens avec je repars avec (j'amène des tartes salées, et je les reprends puisqu'il en reste ou tiens j'ai aimé tel truc donc je l'embarque en intégralité, comment ça, d'autres gens en voulaient peut-être?).
- j'ai failli me faire assassiner dans ma baignoire par l'homonyme d'une fille présente hier que j'avais jointe au téléphone par erreur ("c'est bizarre votre histoire d'anniversaire surprise, j'y crois pas une seconde, vous êtes qui d'abord, j'y crois pas du tout" ( elle a cru que j'étais la maîtresse de son mec et m'a harcelée d'appels...).
- une instit de Petite Section m'a appris qu'elle faisait chaque jour un compte rendu aux parents sur l'évolution de chaque enfant (Ah bon, genre tu leur parles?), j'expliquais pour ma part que bon Nadine, c'est plutôt un summum conversationnel d'obtenir un au revoir de sa part (aujourd'hui cependant embryon d'échange mais j'ai pas osé poursuivre de peur qu'on m'accuse de vouloir savoir des choses sur mon enfant).
Au final, je dirais que Pup a ressenti l'intensité émotionnelle d'une Ségolène mêlée à la satisfaction d'un Montebourg.
Je ne lui dirai jamais combien j'ai payé chaque participant.
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Jeanne de chez Stéphane 11/10/2011 18:35
labelette 11/10/2011 20:30
mutuelle entreprise 11/10/2011 09:29
Prof 11/10/2011 01:39
labelette 11/10/2011 17:28
Pup 11/10/2011 01:28
labelette 11/10/2011 17:27
Les Amis de la Belette 10/10/2011 22:55
labelette 10/10/2011 23:10
chris rotel 10/10/2011 21:29
labelette 10/10/2011 23:07
Olympia 10/10/2011 19:25
labelette 10/10/2011 23:03
Schtroumph G. 10/10/2011 17:45
labelette 10/10/2011 23:04