Je ne ferai jamais de première partie, c'est décidé.
Hallucinant.
Hallucinant de se dire que ce gringalet et insignifiant petit bonhomme rentré dans ses épaules, la chevelure planquée sous un bonnet bordeaux tout juste récupéré chez mamie est le même qui, quinze minutes plus tôt, a fait s'agiter les bras et hurler de bonheur les bouches de 2500 personnes.
Hier soir, je suis allée avec des amis au spectacle de Michael Gregorio, humoriste-imitateur né en 1984 à Mulhouse puis lancé quelques années plus tard dans la galaxie médiatique par Ruquier (autant vous dire que ce n'est pas ce seul CV qui m'a motivée à aller le voir).
(Je précise que Lau notamment était avec moi, l'amie avec laquelle j'ai créé Coupsdefood, je le précise pour que les gens sachent qu'on ne fait pas que manger, parfois, on va à un spectacle avant d'aller manger).
Le spectacle en lui-même, s'il n'a finalement pas mis en avant des capacités d'imitation exceptionnelles (à part quelques voix comme Dave, Shakira ou Julien Doré) (il s'est vautré sur mon Michael Jackson, en même temps on ne devient pas LA star planétaire si le premier euh mulhousien venu peut nous imiter), il nous a surtout permis de découvrir un show man franchement génial (nous nous sentions réellement à l'opéra, au Stade de France puis dans un clip de Matt Pokora) (oui, le show était assez éclectique), et côté humour, je dois dire que lui et moi étions étions particulièrement en phase (ce qui n'était pas gagné pour un poulain de Ruquier).
Bref, deux heures qui ont filé en 5 minutes et qui ont plus que satisfait tout le monde.
Nous sommes ensuite allés dîner dans "une petite rue pleine de restos" que nous a conseillé le mari de Lau.
Dans la rue en question, nous découvrons deux restos.
Ben, c'est pas plein de restos.
Oh ça va, ya des restos, c'est tout.
Bref, nous optons pour Le Petit bal perdu (en 7 secondes, Lau a eu le temps d'aller sur Internet et de lire les recommandations sur le lieu). Nous sommes d'abord en comité restreint, la serveuse prend le temps de nous répondre et tout et tout (C'est quoi le hamburger maison? Ben, c'est le hamburger qu'on fait ici, classique, quoi). Et puis, à 4 mètres de nous, on aperçoit Ruquier au bout d'une immense table. Enfin, les membres du staff Gregorio rappliquent un à un jusqu'à...
Attends, C'EST LUI??????
Lau n'en revient pas.
Le rien qui vient de passer et va se poser gentiment à côté de son papa Ruquier, c'est le mec qu'on vient d'applaudir comme des malades.
A ce stade, la projection est facile.
Lui = un rien qui par son charisme et son talent se transforme en GRAVE QUELQU'UN.
On peut s'imaginer lui sans difficulté.
Alors que...
"En première partie vous voudrez bien accueillir Y..., merci de lui faire un tonnerre d'applaudissements!!!"
Merde, ya une première partie.
Si j'avais su, je serais arrivé plus tard.
Oh non, c'est toujours nul les premières parties.
Le public à ce stade n'a qu'une hâte : qu'on en finisse avec la première partie (qui n'a pas encore commencé), et vite.
Dans la salle, au moment des premières parties, les seules personnes contentes sont la famille du mec (Tata Jacqueline, tu sais que Ptit Loup passe au Bataclan demain, tout le monde descend sur Paris, viens!) et ceux qui du coup réalisent que leur marido aura le temps d'arriver avant la prestation principale.
Arrive Y...
Y est un comique.
Il démarre ses palabres et nous, ben, on l'écoute et en même temps, on a un peu mal pour lui.
Putain le pauvre.
Chaque vanne qui tombe dans le néant nous donne envie de pleurer.
Qu'il est dur d'être un comique pas franchement mauvais (mais pas franchement bon non plus).
Deux trois trucs un chouïa sympas nous arrachent des rires francs (on est contents de l'encourager, ouais super, super).
Et puis, surgit le clou de son spectacle.
Une histoire de hamburger et de dragon qui, dès la première seconde, sent la mauvaise piste. `
Mes pensées commencent à voyager (c'est chiant, quoi), et à chaque fois que je me reconnecte au spectacle, on est toujours en mode dragon + hamburger (+ voix de film américain pour faire plus "drôle").
C'est ça le problème d'un comique, c'est qu'une fois la mauvaise touche appuyée, t'es obligé de t'enfoncer, t'enfoncer...
Et quand tu n'es qu'une première partie, c'est encore pire, parce que tu es comme qui dirait... imposé au public.
On a bien applaudi Y, mais surtout parce que c'était la fin de son moment.
Je me suis donc dit deux choses :
- La première, c'est que quitte à être sur une scène, autant être celui qui est en tête d'affiche (et pas celui qui fait pitié).
- La seconde, c'est que pour être vraiment juste, il faudrait que la nature de la première partie (pas moi, donc, moi je passe en STAR) soit radicalement différente, genre avant un chanteur on met un comique et inversement. Comme ça, les gens n'ont pas l'impression d'avoir en premier un mec qui est moins bien que le deuxième.
Seule exception : pour les stars internationales, évidemment, on peut considérer qu'une première partie, c'est déjà très, très bien.
Ok, Madonna, j'accepte de faire ta première partie.
Ou bien tu fais la mienne?
Lew 22/12/2012 09:40
labelette 24/12/2012 01:22
Lew 21/12/2012 20:26
labelette 21/12/2012 20:59
Ginger 21/12/2012 16:44
labelette 24/12/2012 01:22
Alphonsine 21/12/2012 13:28
labelette 21/12/2012 15:54
Marcelle 21/12/2012 09:28
labelette 21/12/2012 15:52
chocoladdict 21/12/2012 08:41
labelette 21/12/2012 15:51
Stiop 20/12/2012 23:05
labelette 20/12/2012 23:38
Lau 20/12/2012 22:35
labelette 20/12/2012 23:37
chocoladdict 20/12/2012 21:44
labelette 20/12/2012 23:37
Albane 20/12/2012 20:09
labelette 20/12/2012 23:36