Je suis un animal médiatique
Le Monde? Désolée, je suis occupée et en outre, je ne souhaite plus intevenir dans les médias français.
J'ai récemment eu affaire aux médias.
Oui, comme Bernard Tapie.
Ou Berlusconi, qui depuis aujourd'hui fait moins le malin avec ses soirées bon enfant (il est énervé par le verdict, 7 ans de prison annoncés, oui bon c'est sûr que ce côté je suis coupable/on me condamne, ça a un côté choquant).
Bref, pour vous resituer, et être un brin plus précise, j'ai eu par deux fois l'occasion d'être filmée pour LA TELEVISION NATIONALE.
A deux reprises, je suis donc allée faire la publicité de Coupsdefood.fr, le blog que j'ai créé avec Lau et auquel collaborent nombre de plumes d'envergure.
Ou plutôt, j'ai été amenée à croire que je pourrais glisser un mot sur le blog dans des sujets autres, et c'est sur ce fol espoir que j'ai sacrifié l'idée que si je devais passer un jour à la télé, ce serait au minimum pour un discours de remerciement ("Le Prix Nobel de Chimie? Putain, merci, je m'y attendais pas!").
La première fois, ce fut pour une émission culinaire. Avec Lau, nous avions concocté un succédané de soirée dégustation Coupsdefood. Au final, le Jour J, on nous a indiqué que ah super, vous avez tout préparé, en revanche, on ne pourra probablement pas citer votre blog (mais "on fera le maximum") (phrase hilarante, les médias sont spécialisés en foutage de gueule, genre je te presse au max, mais pas forcément dans ton intérêt, et ça, tu le sauras au moment de la diffusion).
Première déception même si nous avons joué le jeu, l'objectif était aussi (on pense à nous, mais surtout à Autrui) (on ne se refait pas) de rendre service à la principale personne concernée par le sujet.
En parralèle, un célèbre magazine plus sérieux (quoique) que Voici et que je ne citerai pas (Le Point) m'a contactée dans le cadre d'un article sur les "Mauvaises mères". Sujet dont, vous le savez, je suis désormais une référence. J'étais alors en pleine immersion dans ma glande marocaine, j'errais entre mon transat, la piscine et le buffet quand la demande d'interview a surgi (par mail) (oui bon ils n'allaient pas m'envoyer un Grand Reporter) (ils savaient pas que j'étais au Maroc). Après une session "lèche" (vos articles sont vraiment drôles, justes, pertinents, brillants, merveilleux... etc. etc. etc. etc.etc., ils témoignent d'un nouveau courant machin machin...), le journaliste m'envoie une liste de questions hyper compliquées avec de la réflexion dedans et tout et tout.
Comme si j'avais déjà une seule fois réfléchi aux sujets dont je parle.
Je ne me souviens plus des questions, mais c'était dans l'idée :
- Avant d'avoir un enfant, aviez-vous décidé que vous prendriez le contrepied des manuels et autres livres de psychologie? Ouais grave, parce que je suis trop une rebelle. Je me suis toujours dit que le jour où j'aurais un enfant, je serais tout sauf exemplaire. Je lui donnerais des fraises Tagada en guise de petit dej (c'est vitaminé, on l'oublie trop souvent), je le laisserais traverser seul dès ses premiers pas et je ferais plein de bruit quand il dort pour le réveiller. Je crois que l'essentiel dans la vie, c'est de suivre ce en quoi on croit.
- Vous arrive-t-il de culpabiliser? NON, JAMAIS. Pouvez-vous me donner des exemples, car je ne vois pas en quoi il y aurait matière à culpabiliser?
- De nombreux blogs abordent ce sujet de "la bonne éducation" avec humour, dérision et extraordinarité comme vous le faites. Les suivez-vous? Avez-vous l'occasion d'échanger avec les autres "mauvaises mères"? Ecoute, chéri, je traite de plein d'autres sujets, comme de l'angoisse, de l'anxiété, de mes peurs et il m'arrive aussi de traiter de mes doutes. C'est mon panel humoristique. Donc non, je ne me considère pas comme faisant partie d'un mouvement révolutionnaire, je ne me balade pas seins nus sur le parvis de Notre Dame arborant un "Aboule les Tagadas si tu tiens à ton enfant" et bon, je suis très heureuse d'apprendre que je ne suis pas la seule imparfaite, mais j'essaie de raconter en priorité mes propres expériences avant de pomper celles des autres.
- Eprouvez-vous un plaisir à vous revendiquer comme une mauvaise mère? Oui, j'adore ça, le must étant pour moi de clamer que je suis une mauvaise mère tout en matant une série à la télé pendant que mes enfants viennent de tomber et de se faire très mal.
- Peut-on être heureuse d'être mère sans être toujours épanouie? Non. Bien sûr que non. On ne peut pas être heureuse d'être mère s'il y a des moments où l'on stresse, où l'on s'énerve, où l'on est saoulée. Une mère heureuse, c'est-à-dire une bonne mère est forcément épanouie, même à l'heure du bain, à l'heure des repas, dans l'avion, etc. Je ne peux imaginer une bonne mère qui aurait des moments down. En ce sens, et je le revendique comme un kiff ultime, je ne suis pas une mère digne de ce nom et je ne culpabilise même pas (si tu dois mettre qu'un truc, mets ça, ça fait une synthèse toute prête pour ton article).
- Est-ce que vous parlez du fait d'être une mauvaise mère entre amies, avec les mamans des autres élèves, etc.? Alors, je n'ai à ce jour pas émis le moindre stimulus en direction d'une autre mère d'élève. Quant à mes amies, oui, on en parle, on rédige actuellement ensemble un Que Sais-Je sur Les amies de la Belette sont aussi des mauvaises mères et le revendiquent avec plaisir : une posture sociétale révélatrice.
Imaginez-vous bien que j'ai demandé au journaliste si mon blog serait cité (cela signifiait que j'aurais bien aimé) (souci de justice) (j'aurais pu rester 10 minutes de plus à la piscine), ce à quoi il m'a répondu :
Au moins votre prénom, et le blog... Normalement, oui. (mais il fera son maximum).
Finalement, Pov Chou, son article n'a pas été publié du tout.
Je pense que les autres blogueuses n'ont pas trop apprécié le fait qu'on ne cite que leur prénom...
Enfin, il y a quelques jours, j'ai été filmée pour une autre émission. Un dîner filmé à peine la porte ouverte, au cours duquel j'étais supposée découvrir le lieu/la personne qui nous recevait alors que je me rends sur place une fois par semaine. Autant vous dire que le naturel était au rendez-vous, discuter comme si de rien n'était sous le viseur d'une caméra, micro sur tee shirt (enfin, sous), c'est particulièrement agréable et détendant.
Je sais pas vous, mais moi, en temps normal, je parle spontanément, sans filtrer mes conneries qui du coup sortent en flux plus ou moins continu.
Mais là, me sachant scrutée, j'ai fait attention à ma spontanéité, je l'ai soupesée, travaillée, entretenue, proposée, et Moustache qui m'accompagnait a fait de même.
Hélas, à la diffusion, de notre blog point ne fut fait allusion, et de nos propos brillants seule une excroissance insipide fut relevée (la seule, l'unique, vous vous en doutez), pour lui comme pour moi.
Voilà pour mon expérience berlusconienne des médias.
Ah, non, j'oubliais, un beau jour, j'ai remarqué des pics de fréquentation de mon blog, à une période où je n'écrivais plus (mes fameuses vacances marocaines). J'ai finalement appris que Louise, la blogueuse de raids-patisseries.com dont je parle souvent ici avait cité ce blog dans un magazine féminin (ce dont je la remercie grandement et avec prosternation).
Je suis donc beaucoup plus utile à moi-même quand je ne fais rien.
Les Inrocks viennent de m'appeler pour un portrait, j'ai dit non, du coup.
PS : pas la peine de chercher quelles peuvent bien être ces émissions, mon vrai médium, c'est ici. Au moins, ya pas de filtrage inopiné.
http://poweredwebsite.com/ 05/06/2014 14:19
Raphaële 02/07/2013 17:54
Jeanne qui connaît Stéphane 26/06/2013 18:28
Gaelle 26/06/2013 14:12
labelette 27/06/2013 17:07
Fabignou 26/06/2013 11:51
Jimidi 25/06/2013 18:05
Ginger 25/06/2013 13:52
labelette 26/06/2013 19:47
Stelda 25/06/2013 10:39
Stiop 25/06/2013 09:52
Au p'tit bonheur 25/06/2013 09:33
Alphonsine 25/06/2013 09:29