Le nail art, décryptage d'un phénomène
Crédit photo : stylecraze.com
Le phénomène a commencé - vaguement - à m'interpeller il y a trois ans, lorsque toutes les nanas se mirent à n'avoir plus que le nombre 505 à la bouche.
A la bouche, ou plutôt aux ongles, pusique 505 n'était ni plus ni moins qu'un vernis gris lancé par Chanel.
La frénésie s'empara même de certaines de mes amies, "Putain, j'ai fait tous les Séphora, ya plus le 505 nulle part". La première fois, je fus tout ébouriffée de n'avoir aucune idée de ce que pouvait bien être ce truc que tout le monde connaissait sauf moi. Et puis, je compris.
Une autre ère avait débuté, follement et largement, celle du "un vernis n'est pas forcément rouge ou rose, et, oui, un vernis, c'est capital dans une vie de femme".
Alors, en vieille sage que je suis qui ne s'intéresse qu'à l'intérieur, je me suis posée sur le bord de la route et j'ai regardé passer les tendances. Violet, orange, taupe... OK, ça va, c'est vrai, après tout, le rouge n'a pas le monopole de l'ongle, pourquoi personne n'y avait pensé avant?
Jusqu'au jour où une nouvelle vague m'interpella : sur chaque doigt, une couleur, flashy de préférence. IL fallait désormais se la jouer colorama. Un apparat euh inventif qui avait pourtant ses codes. Nan, pas ça avec ça, oui, whaouh c'est magnifique ce camaïeu de vert mélangé à du color block pop.
Là encore, je me remis sur le bord de la route, pour me faire à l'idée. Bon donc, n'importe quoi, ça peut être beau. Ok baby, vas-y, fais ce que tu veux avec tes ongles, après tout, l'essentiel c'est que t'aies du dissolvant.
J'étais maintenant tranquille, I mean, voilà, c'est bon, on a fait le tour de la question ongulaire.
Que nenni, c'était sans compter l'attaque kératinienne ultime, dont la violence me percuta au détour d'un passage sur Hellocoton.
Le texte que j'avais écrit sur Auschwitz fit ce jour-là la grande Une Humeurs de la "plateforme".
Bien sûr, comme d'un point de vue hiérarchique, une humeur est toujours moins prioritaire qu'un article Mode, Beauté ou Cuisine, il ne se trouva pas tout en haut de l'affiche, mais juste en dessous d'un billet sur le Nail Art.
Mon texte recueilit une audience certaine, l'une des plus importantes de ce blog. Mais c'était considérablement moins que le billet sur le nail art.
Il est vrai que ce jour-là, il était question du Mint Pailleté, je n'ai pas eu le temps de le lire et je le regrette.
Attendez, c'est pas tout, j'ai aussi découvert que le Nail Art occupait désormait une rubrique à part entière.
La Beauté, c'est "Beauté", "Forme" et... "Nail Art".
Des milliers de blogs et textes sont désormais consacrés au phénomène. Autrefois attribué aux extravagantes (aux barrées), le stylisme ongulaire a envahi toutes les couches de la population mondiale (ou presque, il ne m'a pas encore atteinte, normal, je suis la plus haute) (bon ça va, vous, dès qu'on touche au nail art...).
Bon enfant, créatif, délicat, sophistiqué, chic, élégant (je recopie les adjectifs que je lis partout, parce que moi, j'en aurais mis d'autres), le nail art est l'art de discuter des heures texture de vernis, couleur, motif, produit, marque..., puis d'appliquer (c'est hyper précis) des heures durant (encore) les différentes couches, strates, matières, en faisant des collages, découpages et dessins de ouf, arbustes polychromes, champignons hallucinogènes, rayures d'un zèbre fuyant dans la savane.
Sur Internet, les NAILISTAS se déchainent, forums, blogs, bancs d'essai...
Voici une petite immersion, extraite du blog culte pshiiit.com qui propose, en sus d'une multitude de billets sur le sujet, un dico définissant les termes du nail art (si ce dico sort en librairie, je l'achète, c'est clair) :
Il faut bien garder à l’esprit que rien n’est strict dans le vernis à ongles, et qu’un vernis peut être shimmer et duochrome et en meme temps matifié, et que certaines textures sont indéfinissables! Ce lexique a donc pour but de vous guider, mais il ne faut pas vous mettre des oeillères pour autant.
Comme je suis incroyablement ouverte d'esprit, j'ai repensé à ce que m'a dit Stelda lorsque je lui ai parlé de l'offensive onglienne.
Elle m'a dit, je remets avec mes mots (je n'enregistre pas toutes mes conversations), mais dans l'idée, "Ben, les gens, à défaut de pouvoir s'offrir les pièces de mode dont ils rêvent, enjolivent l'accessible, déploient leur créativité à moindres frais, et se rattrapent dans le maquillage qui devient un accessoire de mode à part entière".
Et bon, forte de cette analyse et du fait que bon, merde, c'est vrai, s'il y a un domaine où il ne faut pas avoir d'oeillères, c'est bien le vernis, figurez-vous que je me suis laissé la possibilité d'aimer des trucs.
Eh oui, parfois, je trouve ça joli (genre une fois, mais ça compte quand même) (pas la photo en tête de ce billet).
Surtout, si, avec leurs ongles brillants multitexturés, elles se kiffent, je ne vois pas au nom de quoi ça me dérangerait.
Après, quand Anda, ma nounou, me dit qu'elle a passé "toute journée dimanche à faite ça" et me montre ses ongles ponctués de hum oeuvres d'art, je...
Bon, allez, pas d'oeillères.
D'aucuns diraient que c'est pas mieux de lire Voici ou de raconter des conneries sur un blog.
Et ils auraient raison.
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Bonnemine 24/04/2013 21:34
Stiop 22/04/2013 10:25
Vanette 19/04/2013 17:36
FLG - Grosse Pouffe 19/04/2013 16:21
sterenn 19/04/2013 15:00
belettsterenn 19/04/2013 14:58
Ginger 19/04/2013 11:28
labelette 19/04/2013 21:59
br'1 19/04/2013 09:24
labelette 19/04/2013 21:58
Albane 18/04/2013 23:06
labelette 19/04/2013 00:39
Jeanne qui connaît Stéphane 18/04/2013 22:23
labelette 19/04/2013 00:38
so 18/04/2013 21:28
labelette 19/04/2013 00:32
Vanette 18/04/2013 20:37
labelette 19/04/2013 00:27
Stelda 18/04/2013 19:06
labelette 19/04/2013 00:27
Alphonsine 18/04/2013 18:44
labelette 19/04/2013 00:28
Elsa Saône 18/04/2013 18:22
labelette 19/04/2013 00:29
Paula 18/04/2013 18:18
labelette 19/04/2013 00:29