Une interview exclusive de la Belette
Alors, vous avez jusqu'à vendredi pour donner vos réponses au Questionnaire, faute de quoi ce ne sera plus la peine de dire à tout le monde que vous êtes un citoyen engagé pour la sauvegarde de la belette en milieu hostile.
En attendant, j'ai l'honneur de vous présenter en avant-première une interview de la Belette qui paraîtra bientôt dans le Washington Post.
Comme vous le savez, la Belette est très avare de parler d'elle. Voici donc un moment à savourer comme un bon concombre bio.
La Belette glandant sur son canapé, une interview exclusive
Par quelqu'un qui était dans la même pièce et a tout entendu
La Belette, merci de nous faire l'honneur de glander face à nous sur votre canapé. Puis-je vous appeler votre Impériale Grandioseté?
Non, la Belette, ça suffira. J'aime la simplicité, et je suis unique, de toute façon.
Merci beaucoup. Comment vous sentez-vous depuis que votre blog, pourtant lancé incognito, a atteint les 6 visiteurs mensuels?
Les choses avancent d'elles-mêmes et connaissent le succès quoi que je fasse. Le blog ne déroge pas à la règle.
Parlez-nous un peu de ce blog. Diriez-vous qu'il est egocentré, impudique, narcissique et prétentieux?
Oui, vous le résumez assez bien. Il est aussi puéril et vain. Ce sont des qualités qu'apprécient beaucoup mes lecteurs.
Est-ce que ce blog représente quelque chose de particulier dans votre oeuvre?
Oui, incontestablement. Le reste de mon oeuvre est consacré à d'autres que moi, et c'est une imposture qui, à force, me fait douter de tout. Sauf de moi, bien sûr. Je peux également dire que le blog remplit parfaitement son rôle d'"espace de lâchage", même si, je suis obligée de le reconnaître, j'ai très envie de dire des trucs qu'un reste de civilité m'empêche de délivrer. C'est dommage, parce que je vous assure qu'il y a vraiment de la matière.
Merci, vous êtes aussi passionnante en vrai qu'en virtuel!!!
Quelle est votre question?
Essayez-vous parfois de prendre du recul sur votre blog, son intérêt, sa vocation?
Oui, et c'est dans ces moments-là que j'ai envie d'arrêter. C'est aussi l'un des grands sujets de ma vie : dès que je prends du recul, j'arrête d'avancer.
D'où puisez-vous votre motivation alors, cette persévérance qui vous fait habituellement défaut?
C'est quoi cette question débile? Bon, vous me faites pitié, alors je réponds. Je puise ma persévérance de mes lecteurs adorés : je sais que, lorsque j'ai ce con de Nicolas au téléphone (le mec de ma mutuelle) ou que je dois affronter Nadine la maîtresse de ma fille, des petits bouts de gens très très bien m'accompagnent. Je me sens alors toujours aussi con, mais moins seule. C'est déjà ça.
Qu'est-ce qui vous touche le plus?
La même chose que tout le monde, mais adapté à la Belette. C'est débile aussi, comme question.
Est-ce que vous êtes fière des gens qui vous lisent?
Très. Vous n'imaginez même pas. Ceux qui commentent sont des génies, des merveilles de culture, de sensibilité et de second degré, et ils me donnent envie de continuer juste pour lire leur prose. Ceux qui ne commentent pas mais reviennent régulièrement sont pour moi d'autant plus admirables et exceptionnels que des célibataires sans enfant se retrouvent avec des histoires de sorties scolaires et autres nounous, des non-Parisiens se farcissent mes brunches et autres parisianetés, et des intellos endurent mes séquences "Voici, Feux de l'amour et je glande donc je suis". Je me permets d'ailleurs d'ajouter que j'ai toujours trouvé saoulants les gens qui parlent de leurs mômes à longueur de temps et que c'est pourtant désormais ce que je fais sur mon blog, avec en plus d'interminables descriptions de rendez-vous chez le pédiatre ou encore de palpitantes réunions de parents d'élèves. Dans mes moments de recul, où je découvre des "blogs de maman, blogs culinaires, blogs littéraires, blogs créatifs, blogs de profondeurs diverses", je ne peux m'empêcher de m'interroger...
Mais qu'est-ce que les gens foutent sur mon blog où il ne se passe rien putain?
Et puis, je repense à la formule de Jeanne : "Je viens chez toi pour me purger".
Je crois que Jeanne a donné la clé.
Une polémique a récemment mobilisé vos lecteurs. Etes-vous un tyran?
La polémique n'était pas sur ce sujet. Je suis indéniablement un tyran. La question était de savoir si je devais me la jouer gentille ou pas avec mes lecteurs pour obtenir des choses d'eux. Le débat est ouvert (jusqu'à vendredi, après c'est fini, c'est clair?).
Est-ce que parfois ça vous saoule d'écrire des billets?
Jamais. Pur plaisir. J'aurais bien aimé vous dire que je me force à écrire des conneries, mais non, tout me vient très naturellement.
Un mot pour conclure en attendant une prochaine interview : vous êtes si riche et complexe !
Putain. C'est le mot qui résume toujours le mieux mes émotions, et la teneur de ma pensée.
Ah, et aussi. Apparemment, vous êtes un certain nombre à "rattraper les billets non lus" lorsque vous êtes de passage sur le blog. Vous me donnez l'impression d'écrire des trucs haletants... C'est gentil, ça.
Les gens sont gentils avec les tyrans, finalement.
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Mikl 20/04/2012 14:58
labelette 20/04/2012 15:04
Mikl 20/04/2012 14:45
Mikl 20/04/2012 14:40
labelette 20/04/2012 14:51
A. 19/04/2012 23:47
labelette 20/04/2012 13:12
Alphonsine 19/04/2012 13:11
labelette 20/04/2012 13:06
Ginger 18/04/2012 23:22
labelette 20/04/2012 12:48
Jeanne qui connaît Stéphane 18/04/2012 23:00
labelette 20/04/2012 12:31
Les Amis de la Belette 18/04/2012 22:29
labelette 18/04/2012 22:31
Schtroumph G. 18/04/2012 21:05
labelette 18/04/2012 22:33
Pupuquitteparisdans quelquesheures 18/04/2012 19:58
labelette 18/04/2012 22:35
Avner 18/04/2012 17:09
labelette 20/04/2012 12:25
Marie Mail Tout 18/04/2012 16:47
labelette 20/04/2012 12:24
TruUffe 18/04/2012 14:03
labelette 18/04/2012 22:48